Voici Grisou ! Il va nous accompagner sur cet article.
Grisou a accès à l’extérieur et a déjà ramené des proies dans la maison. Pourquoi fait-il ça ? Est-ce un cadeau ? Essaye-t-il de m’apprendre à chasser ? Préjugés ou vérité ?
Pour répondre à ces questions, nous allons explorer la prédation et l’alimentation chez nos chats domestiques et comment leur vie à nos côtés influence ou non leur comportement naturel.
La prédation, même chez notre chat domestique bien nourri, est un comportement naturel fondamental ; notre Grisou chasse en moyenne 3 à 4h par jour. L’expression de ce comportement passe beaucoup par le jeu et le fait de se nourrir (surtout qu’il a des gamelles ludiques). Mais lorsqu’il sort, il a également accès à des proies dont les mouvements excitent son instinct de chasseur.
Puisqu’il a facilement accès à de la nourriture dans la maison, notre boule de poils n’a pas faim. Donc quand il chasse, bien souvent Grisou ne consomme pas sa proie. Il peut alors la laisser sur place, l’enterrer ou bien la ramener dans un lieu où il se sent en sécurité. Ces proies constituent des « réserves ».
De plus, notre Grisou est un grignoteur. Son système digestif « court » n’est pas adapté à la digestion d’une trop grande quantité de nourriture : il mange donc en petites quantités, entre 10 et 20 fois par jour. C’est pour ça qu’on a souvent l’impression qu’il « passe son temps à manger ». Et c’est aussi pour cette raison qu’il fait naturellement des réserves quand il chasse.
Les proies que Grisou ramène (des oiseaux et des rongeurs la plupart du temps) restent souvent à l’abandon dans la maison. Il faut dire que les croquettes en libre service et la pâtée qu’il reçoit tous les jours sont plus faciles à manger : pas d’os, pas de griffes, pas de poil, pas de bec, pas de plume. Pourquoi s’embêter ?
En outre, l’odorat de notre ami félin est très fin ; il sait quand une viande est bonne ou avariée. Or, après plusieurs heures à l’air libre, la proie ne constitue plus aucun attrait pour lui.
C’est la maman de Grisou qui lui a appris à chasser. Quand il était chaton, elle ramenait des proies à ses petits. Ainsi, même au début, lorsque les proies ne bougeaient pas ou peu, Grisou et ses frères et sœurs apprenaient déjà la prédation.
On note cependant que dans la nature, les mâles ne participent pas à l’éducation des chatons. Or, eux aussi, comme notre Grisou, ramènent des proies à la maison. Si c’était vraiment pour nous apprendre à chasser, seules les femelles adopteraient ce comportement avec nous.
Lorsque Grisou ramène une proie dans la maison, ce n’est pas pour l’offrir à son humain, ni pour lui apprendre à chasser. Il fait simplement une réserve pour plus tard, comme nous avec nos bocaux dans les placards. Sauf qu’on l’a vu, il ne mange presque jamais cette proie parce qu’il y a bien plus appétissant dans sa gamelle.
D’ailleurs, retirer la gamelle et laisser la proie n’est pas une solution. Bien souvent, Grisou préfèrera s’affamer que de la manger, surtout s’il ne la considère plus du tout comme un repas. Sans compter les problèmes sanitaires que ça peut engendrer. Pour notre santé à tous, mieux vaut s’en débarrasser.
On appelle ça le « surplus-killing » ou « abattage en surplus ». Et accessoirement, c’est un problème pour l’environnement, même si les chats domestiques sont loin d’être les seuls responsables de la disparition de certaines espèces animales aux abords de nos foyers.